Comme des bêtes. Extrait de Madame Nane. Editions Dernier Télégramme 2019.

 


Mais pourquoi le sexe des animaux. Les animaux nous apprennent sur notre sexualité nous dit Madame Nane. Un mâle et une femelle qui copulent tranquillement pour perpétuer l’espèce. Faut pas croire ça. Faut arrêter avec ça. Premièrement, copuler tranquillement c’est une exception. C’est pas si tranquille que ça. C’est pas vrai. Les animaux peuvent pratiquer le sexe gratuit. Alors est-ce que le sexe chez l’animal ça sert à avoir du plaisir. Ça produit du plaisir. C’est une grande découverte. On pensait que les animaux copulaient comme nous allons aux toilettes. Du soulagement sans plaisir. Y’a pas d’orgasme aux toilettes. Pas du tout. Il existe le plaisir. Chez les oiseaux, certains mammifères. Il existe. Et même le plaisir intense. On prend son pied chez les bêtes rajoute Madame Nane. On s’dit tiens, on va beaucoup s’amuser. En fait c’est assez déroutant. On pourrait croire que la sexualité c’est un problème réglé. Pas du tout. On va plus expliquer la mort en fait. D’ailleurs il y a des sexualités. La grande difficulté. Comment faire pour que le mâle se fasse accepter de la femelle. C’est récurrent. Il va développer des caractères. Ah oui la queue du paon, les bois des cerfs. On va simplifier. La queue du paon c’est délirant pour se faire piéger. C’est ce qu’on appelle des caractères sexuels. La nature c’est quand même un truc très abstrait. Sexualité et reproduction chez les animaux c’est pas pareil. Les bactéries ça se reproduit sans sexualité. Ça fait bien longtemps. Comme les plantes, les lézards, les requins marteaux. Les phasmes ça fait les deux. La sexualité c’est pas nécessaire pour se reproduire. Alors comment ça démarre. Tout ça, ça part d’une légende urbaine dit Madame Nane. On aurait inventé le sexe. A l’origine. C’était la partouze dans le monde vivant. Tout le monde copulait. Dès les origines. Il a fallu des échanges. Depuis c’est plus simple. Sexualité et reproduction c’est une invention tardive. Comme chez nous. Certains ont perdu la sexualité. Et la libération sexuelle. Lire un article révolutionnaire sur le pénis des libellules. Au bout du pénis, une petite cuillère qui expulse le sperme de ceux qui sont passé avant. Incroyable facétie. Chez les araignées. Le pénis en forme de tube, de pince de crabe, d’aiguille de chat. L’évolution ça bouge, ça bouge. Et les bonobos. Une tournure encore plus libre. On en parle beaucoup. Ébats tantôt hâtifs et tantôt lents et passionnés. La femelle regarde intensément le mâle dans les yeux. Comme pour l’encourager. L’amour n’importe quand avec n’importe qui. Les mâles copulent entres eux, décontractés. Les jeunes apprennent la pluri sexualité. Les femelles connaissent plusieurs positions. On cite toujours les bonobos. On trouve une sexualité débridée chez plein d’autres espèces. Certaines utilisent des bâtons comme sexe toy. Ou des objets. Les dauphins se masturbent avec des poissons morts. Les chauves-souris se lèchent. La masturbation, suffit de regarder un chien. Le plaisir sexuel débridé existe dans le règne animal. Une grande énigme selon Madame Nane. Et le plaisir des femelles. Chez le taureau et les mouches. Un tremblement du vagin. Une intense énergie. Et l’homosexualité. Des couples de canards, de girafes, de kangourous. Des couples très stables qui ne se reproduisent pas. Leur but bien vivre à deux. Et les manchots par exemple. Un couple de mâles s’occupe d’un œuf abandonné. Ils s’en chargent très bien. Pourquoi cette diversité. Prenez un canard avec son pénis en tire-bouchon. La femelle si elle n’est pas complètement détendue. Y’a pas moyen. Pour pouvoir séduire il faut aussi se distinguer. Par des formes, des couleurs. Le paon, on l’a déjà dit. Des apparats inutiles et exubérants. Des mouches avec des antennes dans les yeux. Ça a un charme fou au royaume des mouches. Les sangsues hermaphrodites. Un tête à queue savoureux. Ça invite à une vision de la nature plus libertine. Quand on sait qu’un papillon ne pense qu’à copuler. Beaucoup de beauté et d’exubérance dans cette nature.


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