extrait de "Marie Bornasse" Dernier Télégramme 2012.

Dans un livre une histoire, dans l’histoire on ne sait pas quel est l’animal narrateur, l’animal narrateur est très angoissé mais on ne sait pas trop, son habitat est sous terre c’est évident il n’est jamais question de lumière ou de soleil, tout est souterrain c’est évident, elle lit le livre souterrain de l’animal narrateur qui raconte ses angoisses et ses désirs souterrains, elle lit cette histoire en s’enfonçant dans son lit, dans le creux chaud et sombre du lit, l’animal narrateur est un animal c’est évident même si une fois il est question d’un homme, mais ce n’est pas possible c’est évident, ce n’est pas possible un homme qui vit dans un terrier, une femme au fond du lit ça tient mais pas longtemps, alors un homme sous terre, elle continue donc l’histoire de l’animal narrateur dans son terrier tantôt sublime tantôt inquiétant, elle s’endort un peu et s’enfonce dans le lit, le lit peut prendre la forme d’une grotte chaude douillette, le lit peut difficilement prendre la forme d’un terrier, en tout cas pas un terrier souterrain comme dans le livre avec les galeries, le lit est d’une configuration plus simple et d’un accès plus facile, plus les yeux se ferment sur le livre souterrain plus elle s’enfonce dans le creux du lit, un moment donné elle va lâcher le livre et se lover un peu plus profond en dormant, si l’animal arrive et la surprend il bouche l’entrée d’air avec de la mousse et tue la femme, mais l’animal narrateur ne peut pas quitter le livre pour le lit, par contre si un homme prédateur arrive il peut étouffer la femme sous les draps la violer et l’enterrer ensuite quelque part tout près d’un terrier.

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